Où se cache notre véritable JOIE?

Il y a 1 an, je me lançais le défi de faire un voyage de 365 jours au coeur de soi, moi. En toute simplicité et authenticité, ce défi consistait à prendre une photo par jour qui illustre un moment choisi de ma journée où j’aurai, sincèrement, ressenti de la joie ou de la gratitude, et de la poster sur mon compte Instagram. Je vous avais partagé mon projet fou dans cet article Voyage de 365 jours, avec un but en tête : IDENTIFIER ce qui me mettait vraiment en joie.

Ce défi, que j’avais moi-même choisi, m’avait semblé très agréable et intéressant… au début.
J’ai relevé le défi pendant 90 jours. Ensuite, mes publications se sont espacées dans le temps… ma joie s’était estompée et ce défi était devenu une véritable corvée, au lieu de se révéler, un moment agréable et nourrissant.
Pourquoi ma flamme intérieure s’éteignait à la simple idée de publier une photo? Comment trouver la joie? La provoquer? Par où commencer?

Je suis partie en exploration : j’ai fait des tests, de nombreuses recherches et quelques expériences pour comprendre cette émotion particulière. 
Aujourd’hui, je sais que c’est avec une grande joie que je vous partage ce que j’ai appris sur ce sentiment de joie, au cours de ces 365 derniers jours.

Pumba et Timon qui regardent le ciel étoilé ... joie !
Pumba et Timon qui regardent le ciel étoilé … joie !

Pourquoi j’ai arrêté le défi 365 jours de joie?

Au début de ce défi, comme souvent lorsqu’on commence un nouveau projet, je me sentais pleine d’enthousiasme. J’ai gardé la cadence pendant 90 jours.
Comme on le dit souvent : il faut 21 jours pour mettre une nouvelle habitude en place et 90 pour l’intégrer.
Après 90 jours, je décidais de faire une pause. Le défi ne m’amusait plus du tout et je commençais à déchanter. Je prenais des photos, mais je n’étais plus certaine qu’elles me mettent profondément en joie. J’étais tiraillée entre mon engagement personnel : celui de faire cette photo quotidienne ET mon objectif de ressentir un vrai sentiment de joie.

Mon coeur balançait entre deux états:

  1. La résistance (ou NON lâcher-prise) : je sentais bien que quelque chose en moi (mon Ego) , ne voulait pas arrêter ce défi de photo… je voulais aller jusqu’au bout…
  2. Le paradoxe : je recherchais la joie à travers un défi sur la joie, qui ne me mettait plus du tout … en joie… C’était pas gagné…

Après quelques jours de réflexion, j’ai décidé de me concentrer uniquement sur mon objectif principal : trouver la joie. Tant pis pour les photos quotidiennes sur les réseaux sociaux.
Au risque, d’en décevoir certains, je jugeais que mes efforts et ma persévérance devaient se porter sur mon ressenti personnel et mon but de redéfinir le sentiment de joie! J’ai donc arrêté le défi photo Instagram, et je me suis accordée le temps restant du défi, soit environ 9 mois, pour comprendre véritable ce qui me procure de la joie.

Phénomène intéressant mes chers Explorateurs : le jour où j’ai pris cette décision d’arrêter le défi photo, je me souviens qu’une immense pression est tombée de mes épaules. Je n’avais plus de « comptes à rendre ». Je m’étais libérée d’un poids, d’une contrainte que je m’étais moi-même imposée. Je me sentais presque re-vivre (non, je n’exagère pas… D’ailleurs toutes les personnes pour qui la notion d’engagement est importante, se reconnaitront sans doute..) Je pouvais enfin ré-apprécier chaque petit instant, car en déposant mon « sac à dos émotionnel », je me suis instantanément sentie comme Pumba et Timon qui regardent un magnifique ciel étoilé un soir d’été : sereine, heureuse, en paix !

Réajuster les termes de mon défi m’a permise de retrouver un regain d’énergie, mais ma mission (ou plutôt mon enquête sur la joie) n’était pas terminée…

Faire la différence entre le PLAISIR et la JOIE

Une des premières choses que j’ai appris sur la joie est que le sentiment de joie, contrairement au plaisir, ne peut pas être contraint. La joie est un sentiment qui correspond à une très haute fréquence vibratoire et qui est même parfois indescriptible avec des mots et encore moins avec des images.

Le plaisir

Le plaisir, quant à lui, vient des stimulations extérieures. Le plaisir n’est pas une émotion à proprement parlé. Je dirai plutôt qu’il s’agit d’un ressenti, d’une sensation.
Comme le dit très bien, Frédéric Lenoir dans son livre La puissance de la joie : « Le plaisir peut se programmer : je m’apprête à regarder une série que j’aime, à diner dans un bon restaurant avec des amis, à m’offrir un massage, je sais que ce seront des moments de plaisir. (…) La joie, elle, a un côté gratuit, imprévisible » .

En programmant des stimulus extérieurs, nous façonnons nos moments de plaisirs. Nous pouvons alors avoir un certain contrôle sur notre plaisir. Nous comprenons aussi qu’il est tout à fait possible de s’entourer d’éléments agréables, de se créer une ambiance ou un décor particulier pour satisfaire nos sens.
L’extérieur agit sur notre ressenti intérieur, en orientant et contraignant nos émotions. En physique, les contraintes sont des forces extérieures qui agissent sur la matière pour la compresser (ou appuyer sur des points de pression). Il en va de même lorsque nous recevons un massage, portons un vêtement doux et agréable…

Le plaisir - les contraintes extérieures agissent sur nos ressentis intérieurs schéma par©JuliaBraga
Le plaisir – les contraintes extérieures agissent sur nos ressentis intérieurs ©JuliaBraga

Cependant, il se peut que le plaisir devienne un réel sentiment de joie, à la condition que cette émotion ne soit pas contrainte.  Rappelons que « la joie a un côté imprévisible » . Nous pouvons nous créer un environnement favorable à l’instant de joie, en aménageant un espace d’une certaine façon par exemple, mais cela ne garantit pas à 100% que nous allons éprouver de ce sentiment.

La joie

La joie est une émotion qui ne peut pas être contrainte. La joie est spontanée, surprenante, imprévisible. Le plaisir peut se transformer en véritable joie, si et seulement si, ces plaisirs (ou stimulations extérieures) ont « touché » notre coeur. Ce sentiment de joie prend vie au niveau de notre coeur, pour rayonner vers l’extérieur.
La joie est un sentiment qui correspond à une fréquence vibratoire très élevée, similaire à celle de la gratitude.

La fréquence vibratoire des émotions et particulièrement de la joie
La fréquence de la joie



D’ailleurs, si je vous demandais, là, maintenant, tout de suite, de repenser à un évènement qui vous a réellement fait ressentir de la joie... je vous un instant pour y penser… un évènement joyeux… des éclats de rire, des couleurs, un sentiment de paix… je suis certaine que même en lisant ces lignes, un évènement peut vous venir en tête… Aussi, vous constaterez, qu’il est bien plus fort en charge émotionnelle que si je vous avais demandé de penser à un moment où vous avez « simplement » éprouvé du plaisir.

Par exemple, je me souviens d’une rencontre en particulier avec un ami que je n’avais pas vu depuis longtemps. Retrouvés, par « non-hasard » lors une soirée « gala de cinéma », on s’est mis à parler de nos vies, de nos projets, de nos croyances. On a ri, on a échangé, on était heureux de partager ce temps. Et il y avait une énergie très particulière autour de nous. Nous étions dans une bulle. La nôtre. Vers 1h du matin, la salle commençait à se vider et j’ai fini par dire : « on devrait y aller ». Je regarde l’heure et cela faisait plus deux heures que l’on parlait. Je me souviens avoir pensé que c’était presque impossible que le temps soit passé si vite !?!  Cette rencontre m’avait vraiment mise en joie, de toute évidence, j’en avais même oublié l’espace dans lequel je me trouvais, et le temps qui s’était écoulé. Nous étions dans un autre espace/temps, et pour rien au monde, j’aurai voulu interrompre ce moment pour attraper mon appareil photo et immortaliser l’instant. Nous vivions cet instant !

Je crois sincèrement que la joie a ce pouvoir de nous extraire de notre espace et de nous libérer du temps. Elle a le pouvoir de nous projeter en dehors de nos repères spatiaux-temporels.


La joie a le pouvoir de nous projeter en dehors de nos repères 
spatiaux-temporels.

Poursuivre mes recherches :  devenir un détective de la joie

Après cette incroyable réalisation : le plaisir vient de l’extérieur et la joie part de notre intérieur, je me suis interrogée sur la relation entre les plaisirs extérieurs et le sentiment de joie. Je comprends que la joie et le plaisir sont inter-reliés, mais à quel moment le plaisir se transforme en joie?

Rencontre avec la joie

Au printemps 2018, je rencontre Frédéric Lenoir ici à Montreal, qui nous dit : 
« La joie est souvent déclenchée par une expérience sensorielle. Si nous regardons ce même paysage en étant attentifs à l’harmonie des formes, à la perspective, aux couleurs, à la lumière, aux parfums, aux bruits (ou au silence), nous pouvons peut-être, car rien n’est garanti, nous sentir envahis par une émotion de joie, parce que la beauté de la nature nous touchent en profondeur.» 

Aussi dans son livre, La puissance de la joie, Frédéric Lenoir poursuit ainsi : « Quand je me promène, mes sens sont en éveil, je guette un rayon de lumière dans un sous-bois, un mouvement de houle sur l’océan, une perspective qui s’ouvre au hasard d’une randonnée en montagne. Regarder, écouter, toucher, sentir, goûter : c’est avant tout ce qui prédispose à la joie, lui donne l’opportunité d’advenir. Pourquoi? Parce que lorsque nous sommes attentifs, nous nous laissons habiter par nos sens, par ce que nous écoutons, sentons, contemplons. »

Le sentiment de joie apparaitrait lorsque des éléments extérieurs « touchent » notre coeur, mais nous pourrions aussi régénérer notre propre sentiment de joie, puisque la joie part de notre intérieur pour rayonner vers l’extérieur.
Ressentir un vrai sentiment de joie, c’est atteindre une fréquence vibratoire.
Il me fallait maintenant observer, repérer les instants où j’éprouvais de la joie et m’entrainer.

La joie, schéma explicatif par  ©JuliaBraga

Découvrir un petit trésor

Au fil de mes recherches et expériences, je suis tombée sur la conférence TED de Ingrid Fedell Lee, une designer qui nous parle merveilleusement bien du sentiment de joie. La vidéo est en anglais, mais je vous ai traduit ci-dessous le passage qui m’a le plus parlée. (Durée totale de la vidéo : 10 min)

Extrait traduit (3:34 min à 6:45min) : « D’où vient la joie ?
J’ai commencé par le demander à toutes les personnes qui je connaissais, même aux gens que je croisais dans le rue. Je les interrogeais au sujet des choses qui leur apportaient de la joie. Dans le métro, dans un café, dans un avion. Je disais : Bonjour, heureuse de vous rencontrer, qu’est-ce qui vous apporte de la joie aujourd’hui ?
Je me sentais comme une détective. Je demandais : quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ? Où et avec qui étiez-vous? Quelle était la couleur associée ? Est-ce que quelqu’un d’autre l’aurait vu ? J’étais devenue la Nancy Drew (héroïne d’une série américaine de romans policiers) de la joie.

Quelques mois se sont écoulés, et j’ai remarqué qu’il y avait certaines choses qui revenaient encore, et encore, et encore… des choses comme : les fleurs de cerisiers… les bulles… les piscines… les cabanes dans les arbres… les montgolfières… les yeux écarquillées autocollantes, et les cônes de crèmes glacées, particulièrement ceux avec les mini-pépites colorées.

Ces choses semblent traverser les lignes du temps, des âges, des genres et des origines culturelles. Ce que je veux dire c’est que nous nous arrêtons tous et nous tournons tous notre tête vers le ciel lorsqu’un arc-en-ciel se dessine dans le ciel. Et les feux d’artifices. Nous n’avons même pas besoin de savoir pour quoi ils sont faits, nous avons l’impression de célébrer également lorsqu’on en voit.
Ces choses ne sont pas simplement « joyeuses » pour quelques personnes, elles sont joyeuses pour la plupart d’entre nous. Elles sont universellement joyeuses !
Et les voir toutes ensemble, me donne cet indescriptible sentiment d’espoir.
Le monde, minutieusement découpé et politiquement divisé dans lequel nous vivons, a parfois l’effet de faire en sorte que nos différences sont si diversifiées, voire opposées que l’unité nous paraît inconcevable.

Et au delà de tout ca, il y a une partie de chacun d’entre nous qui trouve la joie dans les même choses ! Et souvent on nous a (souvent) répété que ces choses ne sont que des plaisirs éphémères… Mais en fait, ces choses sont vraiment importantes, parce qu’elles nous rappellent que l’humanité est partagée et que nous faisons des expériences similaires dans le monde physique.
Mais j’avais encore besoin de savoir quelque chose : qu’y a-t-il à propos de ces choses qui les rendent si joyeuses ?

J’ai accroché des photos de « ces choses » sur le mur de mon atelier. Et tous les jours, j’allais les voir et j’essayais de donner un sens à tout cela.
Et un jour, quelque chose a juste « cliqué ». J’ai vu tous ces motifs :

  • des ronds
  • des éclats de couleurs vives
  • des formes symétriques
  • un sens d’abondance et de multiplicité
  • un sentiment de légèreté et d’élévation

Quand j’ai vu les images de cette façon, j’ai réalisé que le sentiment de joie est mystérieux, insaisissable. Nous pouvons y accéder par les objets tangibles et concrets ou par ce que les designers appellent « l’harmonie esthétique ». Le mot «Esthétique» vient du grec qui a la même origine que le mot « aisthomai »,  et qui signifie « je ressens », « je sens », « je perçois ».
Et depuis que ces motifs m’ont prouvée que la joie commence avec nos sens, j’ai commencé à les appeler « Les esthétiques de la Joie »… »

Expérimenter et ressentir la véritable joie

Des ronds, des éclats de couleurs vives, des formes symétriques, un sens de l’abondance et un sentiment de légèreté. C’est exactement ça !!!
Je plongeais alors dans l’expérimentation des « Esthétiques de joie » d’Ingrid Fedell Lee pour ressentir la véritable joie. J’ai trié mes photos et j’ai écrit, sous une forme plus ou moins poétique, mes véritables moments de joie. Je vous le partage ici :

Voyager
Dans un monde où le temps n’existe pas
Méditer
M’émerveiller devant une beauté pure et sacrée
Ressentir la liberté

Voir
Des lieux majestueux
Le tableau d’un maître de l’abstraction
La mer et l’horizon
Des lucioles qui scintillent sans raison

Sentir
L’air sur mon visage me caressait
Un doux parfum corsé
Le jasmin frais
Un bon thé chaud japonais

Toucher
Des matières nobles
Des matériaux brutes
De la soie
Du sable qui glissent entre des doigts

Goûter
Une tarte aux fruits
Des mets savoureux et colorés
Une douce pluie d’été
A un instant privilégié

Entendre
La cloche des Cymbales Tingsha
Le son des oiseaux joyeux
Une musique entrainante et rythmée
Un morceau de piano

Accomplir
Des rituels sacrés
Une mission d’exploration
Un dépassement de peurs occultées

Expérimenter
Une rencontre authentique que mon âme reconnait
Un fou rire non calculé
La magie de la spiritualité

Faire
Un grand tri et un rangement soigné 🙂
Une course sur l’herbe fraichement coupée
Une marche sur le sable nus pieds

Ressentir
Un avion décoller
Une paix intérieure prolongée
Que l’on est toujours à sa place ICI, aimé et supporté

Partager
Avec Amour, Lumière et Paix.

Au terme de cette expérience, j’ai compris que le sentiment de joie ne peut pas être contraint, il ne peut que être suggéré, dans l’ici et maintenant.

Et vous, qu’est ce qui vous met en joie? Avez-vous mené votre enquête?
Laissez moi un commentaire juste en dessous de cet article, j’apprécie toujours vous lire !

Avec Joie et Gratitude,
Julia.

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JULIA BRAGA | Architecte de l’Âme. 
Julia accompagne les artistes, entrepreneurs, créateurs, à réaliser leur(s) projet(s) avec sérénité. Toute son oeuvre, ses créations, ses coachings, ses programmes et son message sont une invitation à retourner à l’harmonie, à connecter à ce qui nous met profondément en joie et à nous aligner avec ce qui fait du sens pour nous. 

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